Astérix et les Normands

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La peur donne des ailes

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La peur...

Sous l'effet de la peur, la décharge d'adrénaline décuple les forces et permet de courir très vite pour s'enfuir, aussi vite que si on avait des ailes. La sagesse populaire en a donc tiré un proverbe : « la peur donne des ailes ».

Les Normands, ces féroces guerriers qui selon Goscinny

p 9 :

• ... Et surtout, les Normands ignorent la peur !...

ont entendu ce proverbe, et ne connaissant pas la peur et donc ses effets ne comprennent pas bien ce proverbe :

p 9 :

• Voulant percer le secret d'expressions étrangères incompréhensibles, les savants Normands se livrent à des expériences répétées...

Ils prennent ce proverbe au premier degré et croient que la peur donne de vraies ailes qui permettent de voler comme des oiseaux :

p 9 :

• – Mais, Ô Grossebaf ! À quoi sert donc cette fameuse peur que nous ignorons ?
• – Il paraît que la peur donne des ailes, par Odin !... Elle nous permettra de voler comme des oiseaux.

Goscinny a donc basé le scénario de l'album sur un jeu de mots lié à ce proverbe ! Ce qui donne des moments surréalistes où les féroces Normands cherchent à devenir peureux !

p 10 :

• – Nous y sèmeront la destruction s'il le faut mais nous apprendrons le secret !
• – Et je vous promet que nous pourrons dire à la face du monde admiratif : les Normands savent ce qu'est la peur ! Les Normands sont les plus peureux de tous !
• (Grossebaf)

Mais après toutes ces bonnes rigolades, il y a une conclusion empreinte de sagesse :

p 48 :

• – C'est en connaissant la peur que l'on devient courageux. Le vrai courage c'est de savoir dominer sa peur !
• (Panoramix)

... donne des ailes

Dans l'album, « avoir peur » est donc devenu synonyme de « savoir voler » comme un oiseau :

p 17 :

• – Bientôt, avec la peur qui donne des ailes nous volerons...
• (Grossebaf)

p 18 :

• – Quelle chance ! L'homme qui connaît la peur !... Il faudra le saisir avant qu'il s'envole !
• (Batdaf)

p 19 :

• – On tremble quand on a peur ! Voyez plutôt : moi j'ai peur et ...
• – Vite ! Il va s'envoler !
• (Goudurix et Batdaf)

p 22 :

• – Il a la grippe. La peur c'est la grippe.
• – Tu as déjà vu la grippe faire voler par Odin !
• (Batdaf et Grossebaf)

p 22 :

• – Allez, quoi, Gaulois... Fais-moi peur que je vole un peu !
• – Mais de quoi parlez-vous ?...
• – Puisque tu refuses de coopérer, demain nous te jetterons du haut d'une falaise ! Tu seras bien obligé de voler et de nous faire une démonstration de tes pouvoirs !
• – Oh non ! Je vous en supplie ! J'ai trop peur !
• – Gngngngn ! M'énerve ! M'énerve !... Amarrez-le pour qu'il ne s'envole pas pendant la nuit ! !
• (Grossebaf et Goudurix)

p 31 :

• – Il est champion de peur, par Thor ! Nous comptons sur lui pour nous enseigner la peur... de gré ou de force ! Car s'il refuse, nous le précipiterons du haut d'une falaise pour le voir voler !
• (Grossebaf)

p 37,38 :

• – Mais avant, dans un but purement didactique, nous allons te faire voler par dessus la falaise !
• – Gaulois, vole !
• (Grossebaf)

p 39 :

• – Ça va ?
• – Oh, que j'ai peur !
• – Parfait ! Il est dans de bonnes conditions de vol.
• (Batdaf et Goudurix)

p 46 :

• – La peur... C'est vrai !
• – Puisque maintenant nous savons voler, fuyons à tire d'aile !
• (Grossebaf)