Pour changer du petit déjeuner « tipico » - oeufs, purée de haricots noirs, bananes frites - je prends un autre grand classique : des « panquekes » (c.-à-d. des pancakes).
On refait un tour à Solola car c'est la fête du 15 août et une procession doit avoir lieu dans le village. On n'est pas dans le créneau horaire de la procession, mais on peut admirer les indiens mayas qui ont tous revêtu, hommes compris, leur plus beau costume traditionnel. Devant l'église sont posés les baldaquins orné de petits miroirs qui serviront à porter les statues pour la procession. De temps en temps une mini procession composée d'un porte étendard, d'un tambour, d'une flûte et de quelques suivants arrivent dans l'église. à l'intérieur, les gens vont et viennent, et j'échange (avec quelque difficulté, mon espagnol n'est pas terrible) quelques mots avec un homme qui attend sa femme en train de prier devant l'autel.
On se rend ensuite dans le petit village de San Andres Secula. C'est un charmant petit village dont la façade de l'église est toute colorée. Ils avaient l'habitude de la repeindre et de changer de couleur chaque année, mais ça fait quelques années qu'ils l'ont laissée en jaune.
Église et marché de San Andres Secula
Il y a un petit marché très coloré sur la place de l'église. Je monte en haut du village, passant devant le lavoir municipal, voir une autre petite église peinte elle aussi en jaune. En fait elle est très sommaire. à côté il y a trois grandes croix plantées en terre devant lesquelles des chamanes font brûler un feu pour une cérémonie maya. De là on a une très belle vue sur le village et la plaine.
On reprend le minibus pour se rendre aux sources d'eau chaude de Fuente Georgina. On prend de l'altitude ainsi que des nuages qui ont l'habitude de rester accrochés à la montagne par ici. On voit beaucoup de paysans travailler dans leur milpa, et on s'aperçoit qu'il y a tout un système de long tuyaux d'arrosage (qui traversent parfois des ravins) pour amener l'eau jusqu'à leurs parcelles.
On paye le droit d'entrée du site, et en descendant du bus on est accueilli par une odeur d'oeuf pourri : l'eau des sources volcaniques est soufrée et il y a une résurgence pas très loin. On prend le chemin qui mène aux piscines d'eau chaude : comme pour beaucoup de sources volcaniques, l'eau qui en sort est chaude, et des petits bassins ont été construits pour faire piscine. Arrivé au bout du chemin, surprise : ça grouille de monde, plein de Guatémaltèques partout (c'est normal me direz-vous, on est au Guatemala, mais ça aurait pu grouiller de touristes), alors que l'accompagnatrice nous a dit qu'il y a trois ans il n'y avait personne. C'est peut-être dû au 15 août, car on n'est pas les seuls à venir pique-niquer ici. Après le pique-nique je vais faire la petite balade qui monte dans la montagne à travers la jungle. Arrivé en haut on ne voit rien car on reste constamment dans les nuages. La balade est quand même sympa : se promener dans la jungle et à travers les forêts de bambous dans la brume, ça donne une ambiance spéciale. Il faut juste faire attention au chemin assez argileux et très glissant : je manque plusieurs fois de me casser la figure.
On redescend ensuite à Zunil qu'on avait longé ce matin. On s'arrête d'abord au cimetière maya.
Cimetière maya de Zunil
C'est un cimetière très coloré : les tombes sont bleues, vertes, jaunes, voir carrelées, pour les plus importantes. D'ailleurs certaines contiennent plusieurs cercueils : une plaque est ajoutée au mur pour chaque défunt. Il y a aussi des tombes très simples, juste délimitées par des tuiles peintes en blanc plantées dans la terre. Ces tombes sont souvent anonymes, mais toujours fleuries comme les autres. Les indiens doivent certainement venir faire brûler des bougies ou de l'encens dans un petit trou aménagé au pied des tombes : ils sont noircis par la fumée. Un panneau indique qu'il est interdit de faire exploser des pétards ou de faire des sacrifices d'animaux sous peine d'amende de 10 quetzals à payer au trésor municipal : des rites mayas ancestraux doivent encore se pratiquer dans ces cimetières.
On descend ensuite à la ville. Petit coup d'oeil à l'église, puis on va au marché. Surprise, c'est un marché en gros qui ressemble aux halles. En remontant on tombe par hasard sur le « Maximum » du village : la statue est recouverte d'habits variés et porte des lunettes de soleil et des chaussures de rando. Des chamanes sont en train de faire une cérémonie pour deux jeunes filles. C'est plus authentique qu'au village de San Maximo.
On repart ensuite pour Quetzaltenango, la deuxième ville du Guatemala. C'est une grande ville toute grise, assez déprimante. L'hôtel est lui aussi assez déprimant : chambres pas terribles, douche minuscule et froide, puces,... bref à oublier rapidement.
Dernière mise à jour : 20 septembre 2002. | © Stéphane Rivière, s.riviere@uha.fr |