Mercredi 21 août :
Flores - Ceibal - Tikal


Plongée dans la jungle et les moustiques

Lever à 3h20 du matin pour partir à 4 heures vers l'aéroport de Guatemala Ciudad. Après le lever d'hier à 5 heures, ça commence à être un peu sportif. On prend un ATR 42, un petit avion à hélice, pour Flores. Je remarque qu'il y a de nombreux vols du Mexique vers Flores (de Mexico et de Cancun), permettant de faire l'aller-retour Mexique-Tikal (vols qui n'existaient pas encore il y a dix ans). De l'avion on voit bien le relief continument accidenté et on comprend bien pourquoi les virages prolifèrent sur les routes. Lorsqu'on commence à survoler les hautes-terres, le relief change complètement : il devient complètement plat et souvent recouvert de jungle. La fatigue commence à se faire sérieusement sentir.

On atterrit à l'aéroport de Flores. Il fait très lourd, l'air est très humide et le ciel est complètement couvert.

On se rend en minibus à Sayaxche : la piste laisse place à une route goudronnée plus agréable. Arrivé sur place, on prend une lancha, une longue barque étroite et élancée, pour remonter le fleuve. On doit ajuster notre répartition sur les bords de la barque afin qu'elle ne penche pas de côté.

Le fleuve est bordé de chaque côté par la jungle, qui de temps en temps est dégagée et laisse place à des plantations de maïs. En cours de route, on voit des singes hurleurs en haut d'un arbre et plus loin des charognards s'attardant sur la carcasse d'un cheval trainant sur la berge.

Après cette petite « croisière » tranquille, on arrive à l'entrée du chemin qui penètre dans la jungle et doit mener au site maya de Ceibal. C'est l'heure de vérité pour les antimoustiques qui vont être testés en conditions réelles : la jungle et les alentours pullulent de moustiques. Verdict : les antimoustiques français sont moyennement efficaces, et avec les conditions de chaleur et de transpiration il faut repasser une couche au moins toutes les demi-heures (et non pas toutes les huit heures comme indiqué sur l'étiquette !) pour avoir un semblant d'action. Conclusion : il vaut mieux prendre à l'entrée les encensoirs (de vieilles boîtes de conserve au bout d'un fil de fer) loués par les gardiens, où ils font brûler des graines (de la taille d'un noyau d'avocat) sur des braises ce qui dégage une épaisse fumée censée repousser les moustiques. De toutes façon, la meilleure protection est d'être couvert de la tête au pieds par des habits adéquats (les moustiques piquent à travers mon sweet-shirt), même si dans cette atmosphère lourde et chaude ça ne doit pas être très agréable.

On pénètre donc dans la jungle, qui est assez dense, et on suit le chemin. Le site semble être un gag : on fait un long trajet sans rien voir avant de tomber sur le traditionnel jeu de balle, réduit à l'état de deux monticules qui n'ont jamais été dégagés.

Ceibal : ruines du jeu de balle dans la jungle
Ceibal : ruines du jeu de balle dans la jungle

On continue encore assez longtemps avant d'arriver enfin à l'entrée du site archéologique proprement dit. À ce moment des trombes d'eau commencent à s'abattre sur nous, ce qui ne semble pas plaire aux singes hurleurs dans l'arbre en face qui manifestent leur mécontentement en ... hurlant, un cri rauque et fort assez bizarre.

La pluie diminue d'intensité, et on va voir la maquette du site à côté. La maquette montre un site immense, en théorie. En effet la maquette a été réalisée d'après des photos satellite, et en pratique le site n'a absolument pas été dégagé et fouillé. Tout est à l'état de buttes et de tas de pierres enfouis dans la jungle sous les racines des arbres. À part un petit monument dégagé et restauré, la seule chose à voir sont une vingtaine de stèles, dont certaines c'est vrai sont assez belles.

Question site maya, ce n'est donc pas terrible, en revanche ça fait une approche de la jungle très intéressante : on est en plein dedans (et en plein dans les moustiques), dans une atmosphère assez lourde. On voit plein de bestioles bizarres, des chenilles de toutes les couleurs assez marrantes, des araignées sauteuses, des tarentules... Le guide nous montre sous une grande feuille des cocons de sauterelles laissés là après leur mue. La végétation est assez exotique elle aussi. Je vois un avocadier : il fait pas loin de cinq mètres de haut, je ne savais pas que c'était un arbre aussi grand.

On revient à l'embarquadère par un autre chemin, croisant au passage un serpent mortel endormi que le guide s'empresse de tuer. On reprend la lancha, puis on retrouve le minibus qui nous ammène à Tikal à la tombée de la nuit. On a en effet décidé de passer la nuit sur place pour pouvoir voir le lever de soleil.


Dernière mise à jour : 08 octobre 2002.
© Stéphane Rivière, s.riviere@uha.fr

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