Mardi 15 août :
trek - 4e jour : Nimaling - Langtangchen


4e jour de trek, journée pluie

Il a fait assez froid en deuxième partie de nuit, et quand on se réveille vers 6 heures le temps est bouché et il fait 4o C. Alors qu'on s'apprête à démonter la tente il commence à tomber une pluie fine.

Au petit déjeuner, où on a droit à du riz au lait à la place du porridge, on décide de changer le parcours. Au lieu de suivre la vallée et d'avoir à traverser cinq gués qui risquent d'être conséquents à cause de la pluie, on va couper par un col à 5000 m.

Vu qu'il n'y a pas de vent, je choisis l'option parapluie pour la pluie. À mon avis, c'est beaucoup plus pratique et confortable que la cape de pluie dans laquelle on a trop chaud et on transpire. Évidemment, le parapluie donne un look un peu particulier en trek, et il ne me manque plus que le chapeau melon !

Lors de la montée au col le brouillard s'intensifie et la pluie aussi, pluie qui se mélange peu à peu avec de la neige fondue pour se transformer finalement en averse de neige fine assez drue. La montagne est toujours recouverte d'edelweiss, ce qui fait qu'avec la neige le sol et le ciel sont décorés de points blancs brillants.

Le guide se perd une ou deux fois, ce qui est un peu pénible car on se refroidit en attendant à chaque fois 5 à 10 minutes sous la pluie/neige. De plus on doit à chaque fois redescendre un peu pour remonter plus loin pour essayer de rejoindre le chemin : c'est un peu fatigant tout ça.

Col du Kangyatse La dans le brouillard et la pluie
Col du Kangyatse La dans le brouillard et la pluie

Enfin il retrouve la caravane que l'on rejoint au col du Kangyatse La (5000 m). De l'autre côté du col la pente est impressionnante, et même le petit chemin qui redescend en travers est assez pentu. Les chevaux passent lentement et avec précaution : avec la pluie, le chemin terreux est très boueux et glissant. Heureusement ils contrôlent leurs petits dérapages et continuent tous sans chute le chemin vers le camp.

Le paysage est magnifique, avec des vallées encaissées bordées de hautes pointes. Cependant on a un peu de mal à l'apprécier avec ce brouillard assez épais.

Après la pause déjeuner où la pluie s'est un peu calmée, on arrive assez rapidement au camp de Langtangchen (4300 m) vers 14h30. La pluie se remet à bien tomber et il faut alors se dépêcher de monter les tentes sous la pluie. C'est d'autant plus pénible que le terrain est à 100 % caillouteux : où que l'on plante une sardine, à un moment ou un autre elle rencontre un caillou.

L'anorak qui était resté sec jusque-là grâce au parapluie est trempé après le montage de la tente. Après une demie heure la pluie cesse enfin. Le soleil fait alors une petite percée et j'en profite pour faire ma toilette au cours d'eau qui traverse le camp, plus calme et moins chargé en argile que la Lungtung, la rivière juste à côté du camp qui traverse la vallée.

On prend le thé, et le ciel se dégage alors jusqu'à ce qu'il n'y ait plus que quelques nuages. Petite partie de tarot que l'on interrompt pour aller voir les muletiers en train de ferrer un des chevaux. Après avoir enlevé le fer et limé le sabot, le muletier fouille dans son sac de fers et en teste plusieurs en les comparant avec le sabot du cheval avant de choisir celui qui a une forme se rapprochant le plus de celle du sabot. Il l'ajuste ensuite un peu mieux en le tapant au marteau sur une pierre, puis il le met sur le sabot et enfonce les clous qui ressortent de la corne. Il replie alors la pointe des clous contre le sabot.

Une fois le soleil passé par derrière la montagne il commence à faire très frais. Le nombre de poulets diminue encore : on a du poulet au curry au menu de ce soir.

Dernière mise à jour : 14 novembre 2000.

© Stéphane Rivière, S.Riviere@univ-mulhouse.fr