Arrivée donc très tôt à Aréquipa par le bus de nuit. On va tout d'abord dans un hôtel situé dans d'anciens batiments coloniaux : le cadre est vraiment superbe. Malheureusement on apprend que la réservation a été mal faite et qu'il n'y a plus de place. On change alors pour un hotel moderne tout confort (c'est rare de voir un hôtel avec une finition impeccable) : ça n'a pas le même cachet, mais c'est pas si mal que ça :-)
Après une bonne douche, un peu de lessive et le petit déjeuner, on part visiter la ville. Bien que ce soit une grande ville elle a beaucoup de charme. Il reste notamment beaucoup d'anciens batiments d'architecture coloniale.
On passe d'abord par le marché de la ville. Il est impressionnant : il
est très grand, avec plusieurs sections, viande, volaille,
légumes, biens non consommables... Il y a de très belles
couleurs au niveau des étallages de fruits, l'orange des oranges, le
rouge des tomates, le jaune des bananes ... et le bleu des bâches :
c'est super.
On va ensuite au marché de l'artisanat. Là, c'est l'arnaque !
Il faut d'abord payer pour rentrer, puis une fois dedans ce ne sont que des
boutiques de babioles et souvenirs de mauvaise qualité pour touristes
: à éviter.
Ensuite on revient vers la Plaza de Aramas en passant devant des
églises coloniales. On visite alors l'intérieur de la
cathédrale.
On déjeune ensuite dans un restaurant au deuxième étage
des arcades de la place. On ne peut échapper à
l'inévitable groupe folklorique péruvien venant toujours
chanter les mêmes chansons ; mais avec nous, ils n'ont plus aucun
succès. Il faut cependant quelque part admirer leur
persévérance : ils continuent à jouer même s'il
n'y a presque personne et qu'une personne ou deux semblent moyennement les
écouter.
L'après-midi on va visiter le couvent de Santa Catalina. C'est vraiment SUPERBE, l'une des visites qui m'a le plus marqué.
Le couvent, créé très tôt après la colonisation abritait des religieuses qui y menaient plutôt une vie de luxe. Au bout de quelques centaines d'années, le Pape se facha et y fit remettre de l'ordre. De nos jours, le couvent a des difficultés financières. Il n'abrite plus qu'une trentaine de religieuses qui vivent dans une petite partie des bâtiments, les autres parties sont ouvertes aux visiteurs.
L'ensemble du couvent est très grand, et les batiments qui le composent forment un vrai labyrinthe. D'ailleurs la tactique qui nous est indiquée à l'entrée pour visiter le couvent est une technique de labyrinthe : toujours tourner à gauche !
Ce qui fait la splendeur de ce couvent, ce sont les couleurs. Les murs sont peints en rouge, orange, bleu ou blanc selon le quartier où ils se trouvent.
Il y a des cours intérieures où les arcades comportent des
peintures murales, représentant des thèmes religieux. Certaines
sont magnifiques.
Couvent de Santa Catalina
Mais ce qui fait la beauté du site, ce sont simplement ses murs peints. Dans un même quartier, en fonction de la lumière du soleil, des éclairages indirects, de la réflexion de la couleur par les murs proches, une même couleur apparaît sous plein de teintes différentes.
Lorsque plusieurs quartiers se rejoignent, où lorsqu'on les voit à travers des portes ouvertes, alors l'espace est découpé en plages de différentes couleurs et de différentes teintes, qui se répondent les unes les autres.
On se croirait constamment dans un tableau à la composition parfaite. De plus, des arbustes ou des lampadaires se rajoutent parfois à la composition : on a l'impression que tout est à sa juste place et en harmonie.
C'est vraiment magnifique, et ça donne une profonde impression de
calme et de pleinitude. On a envie de s'arrêter méditer un peu,
que l'on soit croyant ou non.
Couvent de Santa Catalina
Je fais d'abord le trajet dans le sens de la visite, en sautant parfois un ou deux lieu où il y a beaucoup de monde. Puis une fois arrivé à la sortie, je rebrousse chemin et refais le parcours en sens inverse. Ça me permet de visiter quelques salles que je n'avais pas faites mais surtout ça me permet d'avoir d'autres points de vue, d'autres perspectives, de nouveaux cadrages à travers les ruelles et les portes et de découvrir de nouvelles « compositions ».
La visite des salles où l'on peut voir comment vivaient les religieuses à l'époque (chambres, cuisine, salle de prière...) est aussi très intéressante.
À ma sortie, le soleil va bientôt se coucher. Je me ballade dans
quelques rues d'Aréquipa. L'éclairage est vraiment superbe par
endroit avec le soleil couchant.
Je rentre à l'hotel juste à temps pour voir le coucher du
soleil depuis le toit.
Le soir je ne vais pas au restaurant : mon ventre n'est pas en forme :-) Je reste à l'hotel. Avant de me coucher, je regarde un peu le cable, et tombe sur une chaîne où ils diffusent les sitcoms américaines en V.O. sous-titrées en espagnol : ça fait un peu bizarre à voir. Je regarde notamment « The Nanny » avant d'aller me coucher pour récupérer du bus de nuit.
© Stéphane Rivière