Vendredi 10 août :
Jokhang (Jokhang), Potala (Potala)


Visite du Jokhang (Jokhang) et du Potala (Potala)

On se rend à pied au Jokhang (Jokhang), le temple sacré de Lhassa (Lhassa). On pénètre à l'intérieur en contournant discrètement les tibétains qui dès le matin sont là pour faire les grandes prosternations. On passe devant les quatre rois gardiens qui sont ici sous forme de statues et on arrive dans la cour intérieure.

Jokhang
Toits du Jokhang(Jokhang)

Beaucoup de monde, énormément de monde. Tout d'abord, énormément de pèlerins tibétains qui viennent exprimer leur profonde foi religieuse. Ils font tous, les uns derrière les autres, le tour intérieur du Jokhang, visitant chaque petite chapelle pour faire des offrandes, un chapelet à une main, un paquet de beurre ou une lampe à beurre à l'autre main et « Om Mani Pedme Hung » (Om Mani Pedme Hung), le mantra de Tchenresi (Avalokiteshvara) le boddhisattva de la compassion et protecteur du Tibet, aux lèvres. Les lampes qui éclairent les chapelles et les statues sont des lampes à beurre, et la première offrande consiste en une offrande de beurre qui devient ainsi une offrande de lumière. Les pèlerins font aussi des offrandes d'argent et de katas, les longues écharpes blanches traditionnelles que l'on passe autour du cou des invités en guise de bienvenue, qu'ils lancent aux pieds des principales statues.

La ferveur culmine lorsqu'ils entrent dans la salle contenant la statue la plus sacrée du Tibet, la magnifique statue du Jowo Shakyamuni, une des premières statues du bouddha historique apportée par la femme chinoise du premier roi historique du Tibet, roi converti au bouddhisme et ayant fait justement construire le Jokhang (Jokhang), premier temple bouddhiste au Tibet. C'est magnifique et très impressionnant.

Cela contraste fortement avec tous les touristes chinois qui se mitraillent à tour de rôle avec leur appareil photo et surtout se baladent avec leur téléphone portable à l'oreille : affligeant. Cela contraste aussi avec le fait que les chinois ont transformé le Jokhang en pompe à fric pour touristes : après le billet d'entrée il faut payer 150 Yuans (~ 150 F) si on veut prendre des photos à l'intérieur et payer 10 Yuans pour monter sur le toit, tout allant certainement dans les poches des chinois.

Pas de photos donc, mais on monte quand même sur le toit. De là on a la vue « carte postale » sur le Potala (Potala), vue maintenant gâchée par les diverses constructions chinoises.

Potala depuis Jokhang
Vue du Potala depuis le Jokhang

Après avoir passé plusieurs heures à l'intérieur, à visiter les chapelles, à faire la circumambulation intérieure en faisant tourner les moulins à prières et à se promener sur les toits on ressort du temple. Il y a nettement moins de monde que ce matin.

Après le déjeuner on part visiter le palais du Potala (Potala). On passe sur la grande place érigée par les chinois au pied de la colline où se situe le palais. Ils commencent à démonter les tribunes et la grande estrade qui ont servi à la commémoration récente du cinquantenaire de l'invasion du Tibet par la Chine. D'ailleurs il y a partout des petits drapeaux commémoratifs de cette invasion, drapeaux qui recouvrent même certains bâtiments officiels, sorte de contre-point envahissant aux drapeaux à prières tibétains.

Le bus nous amène directement en haut de la colline à l'entrée du Potala : on n'est pas encore assez acclimaté pour y monter rapidement par les escaliers, et un éboulement barre le chemin habituel qui y monte. On a une vue sur l'arrière de Lhassa (Lhassa) et sur les deux cheminées de l'usine construite un peu plus loin qui crachent de grandes fumées blanches.

Potala
Palais du Potala (Potala)

Première impression du Potala une fois qu'on franchit l'enceinte : les poubelles en forme de panda accroché à un gros bambou installées partout par les chinois ! Les chinois ont aussi transformé le palais en usine à fric pour touristes : chemin strictement balisé et il faut payer 20 Yuans (20 F) par salle si l'on veut prendre des photos, on s'en passera.

À part ça, c'est vraiment magnifique. Le palais est immense et c'est assez impressionnant de se balader dans ces grands et longs couloirs empruntés auparavant par les Dalaï Lamas, de visiter les nombreuses chapelles, les salles contenant les trônes des différents Dalaï Lamas, les grandes salles sombres contenant les grands chorten (Chörtens) où sont mises les reliques des Dalaï Lamas.

Il faut payer 10 Yuans pour monter sur le toit et avoir une vue de Lhassa (Lhassa) : c'est l'arnaque, il n'y a rien d'intéressant à voir. Malgré tout, une super visite. À la sortie belle vue sur Lhassa. On voit quelques maisons tibétaines au pied de la colline, vestiges du quartier tibétain rasé par les chinois et remplacé par cette grande place vide et sans âme. Un peu plus loin on arrive à voir les toits dorés du Jokhang (Jokhang) noyés dans la ville chinoise.

De retour au centre ville je vais faire un petit tour du Barkor (Barkor). J'arrive à la grande place que les chinois ont dégagée devant le Jokhang et m'assois sur une des bordures surélevées en béton des bacs à pelouse, bordures qui font comme des longs bancs. Mais pas moyen de rester là tranquille, des policiers passent régulièrement sur ces bordures pour virer tout le monde : interdit de rester simplement assis immobile. Je me fais virer deux fois et décide alors de rentrer à l'hôtel en passant par les marchés de fruits et légumes dans les petites rues adjacentes. Les tibétains y vendent le produit de leurs cultures ainsi que du beurre de yack, présenté sous forme de grandes mottes transportées dans une enveloppe en peau de yack.

De retour à l'hôtel je monte sur la terrasse du toit où je passe tranquillement un peu de temps à profiter de la vue. Le soleil illumine le Potala (Potala) sur sa colline, les montagnes bordent la vallée de part et d'autre et le ciel accueille de nombreux cerfs-volants. Le cerf-volant semble être ici aussi très apprécié par les enfants dont certains sont très doués : ils arrivent à faire monter leurs cerfs-volants rudimentaires très haut dans le ciel, à plus d'une centaine de mètres de hauteur. Le plus dur est de ne pas laisser le cerf-volant s'enrouler dans les fils électriques au départ lors d'un décollage raté, comme cela arrive aux deux enfants sur un toit en face de moi.

Dîner dans un tout petit restaurant très sympathique. Comme presque tous les restaurants, même les plus petits, il est équipé d'une télévision et d'un lecteur de CD vidéos. Dans certaines rues on entend d'ailleurs la télé brailler et on voit des tibétains collés à l'entrée et complètement hypnotisés par cette télé. Ici il passe une petite comédie chinoise très rigolote.


Dernière mise à jour : 10 octobre 2001.
© Stéphane Rivière, s.riviere@uha.fr

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