Visite le matin du monastère de (Drepung).
Ça m'étonne qu'on ne visite que ce monastère le matin,
mais une fois sur place on comprend pourquoi : c'est immense ! Ce n'est pas
pour rien que c'est l'un des trois plus importants monastères du
Tibet.
Monastère de (Drepung)
En arrivant au monastère on aperçoit un peu plus loin de
grands échafaudages à flanc de montagne : c'est là que
les (thangkas) géants de plusieurs dizaines de
mètres sont déroulés lors des grandes
cérémonies.
Là aussi les chinois ont transformé le monastère en site touristique et ont tout organisé : parcours fléché pour guider la visite et il faut payer 20 Yuans par chapelle si on veut prendre des photos. Il y a beaucoup de touristes au début, notamment des groupes de chinois qui se comportent parfois de façon limite. Dans l'une des chapelles au début de la visite, une affiche à l'entrée indique aux touristes que c'est un endroit sacré à respecter. Or à l'intérieur le téléphone portable d'un chinois se met à sonner et ce dernier y répond et commence à parler. Je lui fait remarquer que son comportement est déplacé, du coup il va quelques mètres plus loin dans un coin, mais toujours au téléphone sans sortir de la salle. Heureusement, au fur et à mesure de la visite le flot de touristes se tarit et la visite devient plus sereine.
C'est splendide, toutes ces chapelles magnifiques dédiées à différentes déités, protecteurs ou grands maîtres spirituels. Dans plusieurs salles il y a des collections impressionnantes de petites statues, de quoi faire pâlir de jalousie le musée Guimet :-)
C'est tellement prenant que l'on passe des heures à se perdre dans les bâtiments et leurs chapelles et on arrive une heure en retard pour repartir. Comme le dit si bien une personne du groupe : « de toutes façons il faut toujours des premiers et des derniers » :-)
![]() |
Monastère de ![]() |
On repart, après un déjeuner à
(Lhassa) pour le monastère de
(Sera)
La visite est un peu rapide à cause du temps passé à
(Drepung) : on se limite aux salles principales. Dans
un recoin d'un bâtiment
on voit peint sur le mur le portrait de Mao avec l'étoile rouge et des
caractères en chinois : sans commentaire ! Un peu au-dessus du
monastère, il y a une grande tour étroite : c'est là
où les
(thangkas) géants sont déroulés. Il y a
quelques statues en bas relief peintes sur la roche et beaucoup plus haut,
à flanc de montagne, on distingue les ermitages du monastère
où les moines font des retraites de méditation.
En revenant au coeur du monastère on entend un fort brouhaha
accompagné d'un flot continu de bruits secs, comme des petits
pétards. On rentre alors dans la cour d'où vient le bruit et on
découvre son origine inattendue. La cour est remplie de moines en plein
débats philosophiques. Ils sont par deux. L'un est debout et à
chaque fois qu'il veut faire valoir un point de vue il l'assène
à son adversaire en avançant d'un pas vers lui en tapant le sol
du pied et en frappant fort les deux mains qui font un bruit sec, comme une
petite détonation. L'autre est assis devant lui et lui répond
alors calmement. Il y a une petite centaine de moines et tout cela est
très animé. À côté de moi un moine estime
avoir gagné, mais l'autre, vexé, fait le mauvais joueur et lui
conteste la victoire.
On repart ensuite pour aller visiter le (Norbulingka),
le palais d'été des Dalaï Lamas.
(Norbulingka) : palais du XIVe Dalaï
Lama
En fait le est un ensemble de résidences d'été
construites au fur et à mesure par les Dalaï Lamas successifs dans
un grand parc un peu à l'écart de
(Lhassa)
d'où ils gardaient une belle vue sur le
(Potala).
Évidemment tout ça a changé avec les Chinois : ils
ont tellement agrandi la ville qu'elle englobe maintenant le
, et plus question de voir le
qui est maintenant
caché par tous leurs immeubles modernes.
On visite plusieurs demeures, notamment celle contenant les appartements du
XIVe Dalaï Lama (Tenzin Gyatso), le
Dalaï Lama actuel en exil après l'invasion de son pays par les
Chinois : c'est assez émouvant.
Une fois rentré à l'hôtel je vais faire un tour au
temple du (Ramoché). Comme je me trompe de rue et ne prends
pas la grande rue qui y mène, je dois naviguer dans des ruelles
où des immeubles pseudo-tibétains sont en pleine construction.
Après un détour j'arrive enfin au temple où les moines me
disent que le temple est fermé. Je reste discuter un peu avec eux
grâce à l'un d'entre eux qui parle anglais et lui apprends
à dire « bienvenue au Tibet » en français :-)
Dîner dans un restaurant chinois pas terrible, où ils ne parlent que chinois et où le service est très long. Je prends un comprimé de Stillnox pour essayer de dormir un peu au moins un soir, mais pas de chance : je dois être la seule personne à qui ça ne fait aucun effet et je ne dors pratiquement pas de la nuit.
Dernière mise à jour : 10 octobre 2001. | © Stéphane Rivière, s.riviere@uha.fr |