Avec toutes ces nuits sans dormir je suis ce matin dans un état « proche de l'Ohahio », complètement HS.
On part pour le monastère de (Ganden) en minibus. Je ne sais
pas ce qui se passe, mais le bus est rempli de mouches aujourd'hui ! On
s'arrête en chemin pour laisser nos bagages. En effet, le point de
départ du trek était prévu à
, mais après les
récentes pluies de mousson le chemin prévu est impraticable, on
partira donc d'une autre vallée.
On continue la route pour prendre ensuite les longs lacets de la piste qui mène au monastère situé dans un cirque en haut de la montagne.
Monastère de (Ganden)
Arrivé en vue du monastère, surprise ! Le monastère, de l'ordre des gelugpas (l'ordre du Dalaï Lama) avait été complètement rasé et transformé en champs de ruines par les Chinois. Depuis quelques années deux bâtiments avaient été reconstruits. Maintenant les chinois ont accéléré la reconstruction et pour l'oeil non averti on ne croirait jamais qu'ils avaient tout fait sauter. Beaucoup de bâtiments ont été reconstruits et les ruines restantes, seules témoins du massacre, sont recouvertes par la végétation et passent inaperçues. Comme ailleurs la volonté des chinois est claire : transformer le monastère en curiosité touristique qui rapporte de l'argent.
Très belle visite. On assiste à la fin d'une réunion de moines dans le grand hall. Les robes rouges des moines s'accordent avec l'ambiance générale de la salle et renforcent la présence que l'on peut ressentir en ces lieux.
Monastère de (Ganden)
Dans une autre salle pas tout à fait terminée des jeunes tibétains impriment des textes de prières tout en chantant des mantras. Ils sont par deux, l'un encre la planche où sont gravés les textes, l'autre met une feuille, le premier passe alors un chiffon sur la feuille pour l'imprimer, feuille aussitôt enlevée par le deuxième, et le cycle recommence. Ils agissent avec une rapidité et une coordination impressionnante !
On a une très belle vue depuis les toits malgré le ciel qui reste complètement bouché. On mange ensuite un pique-nique dans la cour intérieure de la guest house juste à côté, entourés de gamins qui attendent impatiemment qu'on leur donne quelque chose à manger.
Le groupe monte ensuite sur la colline qui surplombe le monastère
pour avoir une belle vue. Je suis tellement HS que je reste les attendre en
bas allongé dans l'herbe. On reprend le minibus et on se fait bien
secouer une fois de plus lors de la redescente de la piste. On peut admirer
en cours de route une belle exposition de bouses de yack mises à
sécher sur les rochers. Arrivé en bas on reprend un peu la route
puis on la quitte pour se rendre au village de
(Drupchidrongthso), point de départ du trek.
(Drupchidrongthso) : départ du
trek
L'équipe de trek est déjà là, et à notre arrivée commence à charger les bagages sur les yacks.
Au lieu des trois heures de marche prévues initialement au
départ de (Ganden), on n'a plus qu'une heure de
marche jusqu'au campement. Pour une nouvelle, c'est une bonne nouvelle ! Dans
l'état
où je suis j'aurais certainement été incapable d'en faire
beaucoup plus : j'arrive à bout de forces au campement. Ceci dit, le
trajet était magnifique. On a d'abord traversé le village
où les paysans travaillent dans le jaune des champs d'orge et le vert
des champs de pommes de terres et de haricots. Le paysage est splendide,
rempli de fleurs de toutes les couleurs.
J'arrive bon dernier au camp. On est à 4100 m d'altitude à la jonction de deux vallées, en face du village de Hébu situé plus loin dans l'autre vallée.
Vue de Hébu depuis le camp
Les tentes sont en train d'être montées lorsque quelques gouttes de pluie tombent, mais heureusement elles repartent aussi vite qu'elles sont venues. Arrivé au camp je vais m'allonger dans une tente, mais ça ne va pas mieux. Je sors m'asseoir dehors et le grand air me fait beaucoup de bien. Je vais rejoindre les autres dans la tente mess/cuisine et arrive à manger un peu de riz et des patates sautées.
Dernière mise à jour : 10 octobre 2001. | © Stéphane Rivière, s.riviere@uha.fr |