Lever à huit heures : c'est l'orgie ! En regardant par la fenêtre je m'aperçois que la place devant le temple central, déjà bordée par la guest house, sert aussi de gare routière ! On part visiter le monastère vers 9h30.
On commence justement la visite par le coeur du monastère, l'Utse, le temple placé au centre du mandala architectural formé par l'ensemble monastique et délimité par la grande enceinte circulaire (en fait un peu ovale).
(Samye) : Utse
Dans la grande salle d'assemblée quelques moines récitent des
prières, d'autres sont en train de faire des petites statues rituelles
d'offrande en beurre de yack. Bien que le beurre de yack et son odeur soient
omniprésents dans tout temple bouddhiste au Tibet, j'ai toujours un peu
de mal à vraiment m'y habituer. Cette grande salle est recouverte de
bannières, de (thangkas), une ambiance très chaude et
colorée, très plaisante.
On visite les différentes salles du rez-de-chaussée puis les trois étages du temple. C'est magnifique, d'autant plus qu'il n'y a personne pour l'instant. Deux salles au rez-de-chaussée sont bordées par une sorte de couloir dont les murs sont couverts de superbes peintures anciennes en plus ou moins bon état. Comme ces couloirs sont étroits et le plafond (et donc les murs) très haut on a vite fait d'attraper un torticolis ! On reste un bon bout de temps à l'intérieur du temple.
On visite ensuite les petits temples autour, en faisant la grande
circumambulation intérieure le long de l'enceinte et en faisant tourner
les petits moulins à prières disposés le long du
parcours. Il y a de temps en temps des tsa-tsas posées à
côté de ces moulins. Il y a de très belles salles dans ces
bâtiments, notamment quelques unes qui ont de très belles statues
de (Avalokiteshvara) à mille bras.
Je fais ensuite la visite des quatre grands stupas avant de rentrer déjeuner. Ces stupas ont récemment été reconstruits en béton, et le stupa vert n'est d'ailleurs toujours pas peint et reste gris pour l'instant.
L'après-midi on monte au mont Hépori, la colline
sacrée où (Padmasambhava) triompha des
divinités locales et les mît au service du bouddhisme, permettant
ainsi la construction du premier monastère bouddhiste au Tibet :
(Samye)
Vue générale de (Samye)
De cette « confrontation » il ne reste en haut de la colline
qu'un petit temple, et une vue absolument grandiose sur toute la
région. Tout d'abord on a une belle vue sur le monastère de
, vue
d'autant plus belle qu'il est éclairé par le soleil, et on voit
très bien son architecture en forme de mandala : à
l'intérieur de la grande enceinte circulaire, l'Utse occupe le centre,
entouré tout d'abord des quatre grands
(stupas), puis des
autres temples. Seule ombre au tableau : l'affreux grand bâtiment de la
guest house qui fait une grosse tache disgracieuse.
En remontant à partir du monastère on voit bien au fond la
vallée d'où on est venu en trek. Le temps est
complètement bouché au fond et il doit pleuvoir : heureusement
qu'on n'y est plus ! En tournant la tête vers la droite on
aperçoit la petite vallée qui mène aux ermitages de
(Chimpu) qu'on ira visiter demain. Avec les jumelles on
voit bien les drapeaux à prières qui traversent la montagne et
les temples principaux.
Enfin on a une vue magnifique sur la vallée du Tsangpo. De l'autre côté du fleuve les montagnes sont sous de gros nuages noirs auxquels sont accrochés des rideaux gris de trombes de pluie. Là aussi c'est magnifique : on sent bien la puissance de la nature. On entend même le tonnerre qui gronde au loin. Heureusement l'orage et la pluie, bien que très menaçants, nous évitent.
On reste donc là, à profiter du paysage. Un rapace apparaît dans le ciel et se met à chasser un moineau. On assiste à un vrai duel aérien, avec plusieurs attaques en piqué de l'aigle esquivées de justesse par le moineau. Un deuxième aigle apparaît lui aussi et on croit que c'est la fin, mais il ne semble pas très intéressé, et le premier aigle, de guerre lasse, finit par abandonner. On voit aussi d'autres objets volants : des avions bas dans le ciel qui vont atterrir à l'aéroport qui n'est qu'à une cinquantaine de kilomètres.
On redescend dans le village. Comme dans les villages qu'on avait déjà traversés, c'est le temps des moissons et on voit les paysans tibétains (surtout les femmes d'ailleurs) travailler l'orge à l'ancienne. Le grain est battu au fléau sur les aires de battage puis vanné à l'aide de grandes fourches et enfin passé au tamis. Les outils sont eux-aussi à l'ancienne : des outils sommaires en bois faits à la main. On voit aussi un petit panier rempli de petites boules rouges. Ça ressemble à des grains de poivre, mais au goût (ce n'est pas moi qui goûte, je n'aime pas les épices fortes :-) ça n'a rien à voir. On demande à notre guide ce que c'est et il nous répond que c'est pour faire de l'huile. En passant en revue les différentes huiles on en conclut que ça doit être des graines de colza.
Dernière mise à jour : 10 octobre 2001. | © Stéphane Rivière, s.riviere@uha.fr |