On part ce matin pour la vallée de (Chonggye)
où on doit visiter les tombeaux des rois de la dynastie de
(Yarlung), la dynastie des premiers rois historiques du
Tibet. On prend donc la piste de terre longue d'une quarantaine de
kilomètres qui y mène. Notre minibus dont les suspensions sont
mortes depuis longtemps n'est vraiment pas adapté à ce genre de
terrain. J'en viens à regretter la bétaillère finalement
beaucoup plus confortable et amusante.
(Chonggye) : tumulus des premiers rois
Le temps est couvert et il ne cesse de pleuvoir. Sur place il n'y a en fait que quelques gros tumulus. On visite juste le petit temple situé sur l'un d'eux.
La spécialité du coin semble être les gros cristaux de
quartz : tous les gamins essaient de nous en vendre. Bref une matinée
pas terrible. On repart tout de suite et on fonce jusqu'à
(Tsethang). C'est dommage parce qu'il y avait un beau
monastère à
(Chonggye) et qu'on a traversé de
superbes villages et croisé un ou deux
(chörten) (ils
sont rares jusqu'à maintenant). On aurait dû s'y arrêter
et regarder un peu.
Déjeuner à (Tsethang) dans un restaurant
imposé.
(Tsethang) est une ville de garnison
bourrée de militaires et de policiers et les déplacements dans
la région sont surveillés (on voit beaucoup de voitures de
polices arrêtées le long de la route) et encadrés : il
faut soumettre le circuit de voyage à l'avance aux autorités et
pas moyen ensuite de faire ne serait-ce qu'une toute petite modification. Les
restaurants dans lesquels on doit manger nous sont aussi imposés.
Alors que les autres repartent en début d'après-midi visiter
la vallée de (Yarlung) où se trouve la
forteresse des premiers rois du Tibet je reste me reposer un peu. Je retourne
ensuite aux deux grands marchés en plein air, le marché
alimentaire (légumes et viande) et le marché aux
vêtements. Je suis un peu déçu : il n'y pas plus de monde
ou d'animation qu'hier où on était venu à l'heure de
fermeture et où les vendeurs avaient déjà bien
commencé à remballer leur marchandise. Une femme vend du soja en
vrac : il est plus gros que celui qu'on trouve en bocal chez nous. Les fruits
eux sont vendus par tous les petits marchands installés le long de la
grande rue qui mène à ces marchés.
J'achète quelques provisions pour le pique-nique de demain.
Cette grande rue s'arrête assez rapidement après ces marchés. On va jusqu'au bout de cette rue, et là le spectacle qui nous est offert est surprenant et illustre encore le contraste entre les chinois et les tibétains. Les paysans tibétains ont envahi la dernière partie de cette grande rue bétonnée construite par les chinois et l'utilisent pour faire mûrir leur grain. À l'aide d'une courroie, le moteur de leur « motoculteur » fait tourner une machine dans laquelle ils mettent les épis et qui en rejette les grains quelques mètres plus loin. Les paysans étalent ensuite les grains sur la rue qui leur offre une large étendue plane bétonnée. Les femmes passent de temps en temps dans ces champs de grains en faisant des rainures avec leur pieds. On a ainsi plusieurs belles « plages » jaunes de grains : c'est très reposant.
On va dîner dans un petit restaurant qu'on se choisit nous-mêmes pas trop loin. Comme ils ne parlent que chinois à l'intérieur et que les menus sont en chinois on choisit les plats au hasard ! On voit un des cuisinier préparer entièrement à la main des spaghettis frais : pas mal. On nous apporte les plats : ça va on n'a pas trop mal choisi.
En rentrant à l'hôtel on passe devant un « salon de coiffure », éclairé avec une lumière tamisée rouge et avec cinq ou six « coiffeuses » à l'intérieur.
Dernière mise à jour : 10 octobre 2001. | © Stéphane Rivière, s.riviere@uha.fr |