Mercredi 22 août :
Lac YamdrokYamdrok (Yamdrok Yutso), Gongkar (Gongkar)


Excursion au lac YamdrokYamdrok (Yamdrok Yutso)

On doit aller pique-niquer au lac YamdrokYamdrok (Yamdrok Yutso), un des lacs sacrés du Tibet. Comme le lac n'est pas tout près (une centaine de kilomètres) et assez haut (4400 mètres d'altitude) on essaie de partir tôt. Évidemment, comme on est pressé, on part en retard de l'hôtel : comme à l'arrivée ils ne sont pas doués et ils leur faut presque une heure pour amener nos bagages (on aurait pu bien sûr les prendre nous-mêmes, mais ça ne se fait pas dans cet hôtel).

Enfin on peut partir dans notre minibus. On reprend la route qui longe le Tsangpo et on profite de la vue de cette grande vallée. Il est étonnant de voir parfois la montagne se liquéfier subitement en grandes étendues de dunes de sables : on aura tout vu au Tibet, même le désert de sable ! Ces paysages ne sont pas nouveaux : Alexandra David-Neel en parle déjà dans le livre que je suis en train de lire.

Les paysages le long de la vallée sont magnifiques. Comme cette large vallée bordée de montagnes est très longue on ressent très bien les effets de la perspective. Que l'on regarde devant ou derrière, les montagnes semblent rapetisser au fur et à mesure avec l'éloignement, les lignes de fuite passant par les sommets convergeant vers le Tsangpo. On voit un énorme rocher de forme bizarre planté tout seul au milieu du Tsangpo. Alexandra David-Neel m'apprendra quelques jours plus tard dans le même livre que c'est un rocher magique venu en volant d'Inde et qui a atterri ici.

On s'arrête une demie-heure en cours de route : le chauffeur essaie de changer une roue mais sans succès. On continue donc notre route mais à un train assez réduit. On s'arrête une autre demie-heure à un garage de Gongkar (Gongkar) près de l'aéroport (ou on prendra l'avion demain pour repartir :-( pour faire changer la roue. Le ciel est couvert et il se met à pleuvoir. Ce n'est pas encourageant pour l'excursion au lac, mais comme le temps change très rapidement on continue. On s'arrête juste encore une fois à la guest-house de l'aéroport déposer les bagages. Elle est vraiment pas terrible : assez crade et délabrée.

On reprend la route. On roule un peu plus vite maintenant que la roue est réparée. On passe devant le grand pont qui traverse le Tsangpo et mène vers Lhassa (Lhassa). Ils ont enlevé les petits drapeaux de commémoration du cinquantenaire de l'invasion du Tibet par la Chine. Je m'aperçoit en revanche que le pont est très surveillé : il y a à chaque extrémité des miradors gardés par des militaires et des grands projecteurs, genre ceux pour surveiller des camps de prisonniers.

On continue la route sur la même rive, route qui se transforme rapidement en la piste de terre qui mène au col de Gampa La puis aux rives du lac. Beaux paysages en face, agrémentés par les nombreux petits points jaunes des meules de foin. On s'arrête en cours de montée pour pique-niquer : on a accumulé beaucoup de retard avec l'hôtel et la roue crevée. Heureusement on arrive à trouver un petit endroit sympathique où on peut arrêter le minibus.

On mange assez rapidement et on repart ... pour s'arrêter peu après. La route est bloquée par l'armée dont une grue dégage un taxi qui a eu un accident pendant la nuit. Après environ une heure d'attente la piste est finalement dégagée et on repart vers le col, sans autre perturbation cette fois-ci. On voit qu'on remonte haut en altitude : on retrouve les fleurs qu'on a vues en trek ainsi que les yacks.

Lac Yamdrok Yutso
Lac YamdrokYamdrok (Yamdrok Yutso)

On arrive enfin au col du Gampa La à 4800 mètres d'altitude. Là la vue est vraiment magnifique, que ce soit sur la vallée du Tsangpo ou sur le lac YamdrokYamdrok (Yamdrok Yutso) que l'on découvre enfin. Le lac bleu turquoise semble partir au loin, bordé à l'arrière plan par des sommets enneigés qui se détachent sur un beau ciel bleu.

On descend au bord du lac. Pas très loin à côté se trouve la conduite d'eau forcée du barrage hydroélectrique que les chinois ont finalement construit et mis en route et qui commence à assécher peu à peu ce lac, non seulement magnifique, mais surtout sacré pour les tibétains. Au bord du lac il y a des grandes barques en peau de yack (comme les barques qu'on avait déjà aperçues ce matin sur le Tsangpo) qui font la traversée jusqu'à la presqu'île au centre du lac.

On n'a plus le temps de trop s'attarder et on repart : on remonte au col, on redescend la longue piste puis on reprend finalement la route jusqu'à la guest-house de l'aéroport. Au début de la descente on passe à deux mètres d'un aigle qui vient de se poser sur le bord de la piste. On s'arrête vers la fin de la descente pour prendre des meules de foin en photo. En fait les meules sont formées de petits fagots de foin réunis ensemble. Avec la lumière dorée de fin de journée du soleil et les paysages autour c'est très beau.

Paysage avec meules
Paysage avec meules de foin

Le chauffeur conduit à fond comme un malade. Sur la piste on est secoué dans tous les sens et on manque de se faire un mouton et un boeuf plus tard sur la route.

Apéro dans une chambre pour notre dernier soir au Tibet, puis on va à quelques uns dans un petit restaurant tibétain à côté. Un peu surprenant : le plafond est équipé pour faire boîte de nuit. Heureusement il n'y a personne et il n'est pas en service. Dîner sympa : momos très simples et très bons.

Retour à la guest-house : nettement moins bien. En plus il y a de la vie la nuit dans les « toilettes » communes : des asticots (ce qui explique pourquoi les canards aiment bien aller aux toilettes).


Dernière mise à jour : 30 octobre 2001.
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