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Astérix chez les Belges

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Étude de l'album


p 5 :
  • – Quand j'ai donné l'ordre de laisser tomber, il ne s'agissait pas de vous !

Jeu de mots entre « laisser tomber » = abandonner et « tomber » = chuter.

p 6 :
  • – Il y a des menhirs sur toutes les voies...

Allusion à la chanson de Charles Trenet « La marche des jeunes ».

p 7 :
  • – Je chante, je chante tout en latin je chante, je suis romain.

Allusion à la chanson de Charles Trénet : « Je chante ».

p 7 :
  • – Arrête avec les histoires belges !

Allusion au fait que les Français aiment bien raconter des « histoires belges », histoires drôles aux dépends des Belges.

p 7 :

le légionnaire qui sort faire un tour est une caricature de Pierre Tchernia.

p 14 :
  • – Dites voir une fois qui vous êtes à rigoler comme ça ?

Tout au long de l'album les dialogues des Belges reflètent leur « accent » et leurs expressions spécifiques par rapport au français tel qu'il est parlé en France.

Ici allusion à l'expression « une fois » qui s'emploie souvent comme interjection !

p 14 :
  • – Oué, j'avais reconnu l'accent fieu.

C'est plutôt les Français qui remarquent l'accent des Belges :-)

p 14 :
  • – Ah oué, par ici vous risquez d'en rencontrer, tu sais...

Allusion au fait que les Belges mélangent facilement le vouvoiement et le tutoiement

p 14 :
  • – Après des semaines et des semaines d'esclavage, on a décidé qu'on ne savait plus supporter !

Allusion à l'hymne national belge qui commence par « Après des siècles et des siècles d'esclavage »

Allusion aussi au fait que les Belges utilisent le verbe « savoir » à la place de « pouvoir » = avoir la capacité de (un peu comme le verbe « to know » en anglais).

p 14 :
  • – Restez derrière avec tes hommes, là où ça est pas dangeureux.

Allusion au fait que les Belges utilisent « ça est » sans faire la contraction « c'est »

p 19 :
  • – Vous dînez de bonne heure... À quelle heure déjeunez-vous ?

Allusion au fait qu'en France les trois repas de la journée (matin, midi et soir) sont le petit déjeuner, le déjeuner et le dîner, alors que chez nos voisins francophones ces repas sont le déjeuner, le dîner et le souper.

p 20 :
  • – Oye, le celtillon a un côté vieille Gaule.

Jeu de mots avec l'expression « politesse très vieille France » = politesse très raffinée et désuète.

p 20 :
  • – Oué, dans ce plat pays qui est le mien, nous n'avons que des oppidums pour unique montagnes.

Allusion à la chanson « Le plat pays » de Jacques Brel, chanteur belge.

p 21 :

Nicotine est une caricature d'Annie Cordy.

p 21 :
  • – Touche pas ! Ça est un morceau de chef ! Ça est à moi !
  • – Je sais que ça est un morceau de chef ! Et nous sommes chefs tous les deux !
  • – Ne vous disputez pas ! Il y aura de la langue de sanglier pour tout le monde ! Il y a toujours un problème de langue entre ces deux castars là !...

Allusion aux problèmes entre les deux communautés composant le peuple belge : les Flamands et les Wallons, qui diffèrent entre autre au niveau de la langue, et qui se comportent souvent en frères ennemis..

p 24 :
  • – Faites bouillir de l'huile, on va leur balancer ça du haut des remparts, ça les refroidira.

Jeu de mots entre l'opposition «bouillir / refroidir » (chaud/froid) et avec le sens figuré « refroidir quelqu'un » = diminuer son ardeur.

p 25 :
  • – Ça vient cette huile ?
  • – Ça chauffe !
  • – Ici aussi ça chauffe !!!

Jeu de mots entre « chauffer » = élever la température et « ça chauffe » = ça barde.

p 25 :
  • – Je ne sais pas. Je voulais demander au romain ce qu'il voulait frire dedans, mais il est tombé dans les pommes. ... Les pommes... les pommes...des pommes frites... Il faudra que j'en parle à Nicotineke.

Série de jeux de mots pour expliquer l'invention des frites : jeu de mots entre « tomber dans les pommes » = s'évanouir, « pommes » = fruits du pommier et les « pommes de terre », et « frire » des pommes de terres afin d'obtenir les fameuses « frites ».

p 26 :
  • – Le nôt'e était neut'e, c'est net !

Jeu de mots phonétique sur des allitérations en « r ».

p 29 :
  • – Nous devons nous pencher sur Pisae, et ...

Jeu de mots entre « se pencher sur » = s'occuper de et la « tour de Pise », qui est la célèbre tour « penchée » = inclinée d'Italie (qui menace d'ailleurs de s'écrouler).

p 30 :
  • – Il ferait mieux d'aller planter des brassica !

Allusion à l'expression « allez planter des choux » = se retirer à la campagne.

p 30 :
  • – Nous sommes dans les brassica !

Allusion à l'expression « être dans les choux » = être hors course/compétition.

p 30 :
  • – J'irai, je verrai, et je vaincrai !

Version « au futur » de la citation de César « veni, vidi, vici » = je suis venu, j'ai vu et j'ai vaincu.

p 31 :
  • – Jules César est arrivé en Belgique.
  • – Je dirais même plus : Cules Jésar est arrivé en Gelbique.

caricature des Dupont, personnages des aventures de Tintin, bande dessinée d'Hergé, grand auteur belge de B.D.

p 32 :
  • – Alors, tu proposes à César une entrevue dans la morne plaine voisine.

Allusion au premier vers « Waterloo Waterloo morne plaine » de L'Expiation, poême des Châtiments de Victor Hugo.

p 34 :
  • – Qu'est-ce que c'est que çà ?
  • – Ça est des brassica d'ici.

Allusion aux « choux de Bruxelles », qui sont une race de petits choux.

p 34 :

Allusion aux broderies de Bruges ?

p 34 :
  • – Moi aussi je suis pressé, papa. Il faut que je sorte.
  • – Tu sais Amoniake, je me demande parfois si notre Manneken ne boit pas de la cervoise en cachette.

Allusion à la statue du Mannekenpis, fontaine de Bruxelles qui représente un petit garçon en train de faire pipi : « Manneken pisse » = petit garçon fait pipi.

p 35 :
  • – Oh, ben ce n'est pas un vrai drapeau ; il est plein de trous !
  • – Ce n'est pas une raison pour lui faire des bosses !

Jeu de mots sur l'opposition « trou / bosse ».

p 36 :
  • – Excuse-nous d'avoir frappé avant d'entrer.

Jeu de mots avec le fait qu'Obélix a frappé le légionnaire avant d'entrer dans le camp, et le panneau « frappez avant d'entrer » qu'on met sur une porte.

p 26 :
  • – Où est le gros de votre horde ?
  • – Nous l'avons laissé chez les copains. Moi je suis enveloppé, simplement.

Jeu de mots entre « le gros de » = la majeure partie de et « gros » = corpulent, enveloppé :-)

p 39 :

Le messager rapide est une caricature d'Eddy Merckx, grand coureur cycliste belge.

p 39 :
  • – Waterzooie ! Waterzooie ! Waterzooie ! Morne Plat

Allusion au premier vers « Waterloo Waterloo morne plaine » de L'Expiation, poême des Châtiments de Victor Hugo décrivant la défaite de Napoléon 1er à Waterloo. Jeu de mots phonétique entre « Waterzooie » et « Waterloo », et jeu de mots entre « plat » cuisiné et « plaine » = relief plat.

Les commentaires suivants dessinés sur des rouleaux de parchemin sont des allusions à des vers extraits de ce même poême de Victor Hugo.

p 40 :
  • D'un côté c'est Rome... Et de l'autre l'exubérance.
  • Choc sanglant ! Des héros Toutatis trompait l'espérance.

Allusion aux vers :

D'un côté c'est l'Europe et de l'autre la France.
Choc sanglant ! des héros Dieu trompait l'espérance ;

Par similarité phonétique l'« Europe » est devenu « Rome » et la « France » est devenue « exubérance » pour avoir une rime en « -ance ».

De plus, « Dieu » a été remplacé par le plus grand des dieux gaulois : « Toutatis ».

p 43 :
  • Le soir tombait ; la lutte était ardente et noire
    César avait l'offensive et presque la victoire ;
    Il tenait les Belges acculés sur un bois.

Allusion aux vers :

Le soir tombait : la lutte était ardente et noire.
Il avait l'offensive et presque la victoire ;
Il tenait Wellington acculé sur un bois.

p 43 :
  • Soudain. joyeux, il dit...
  • – Volfgangamadéus !
  • C'était Astérix

Allusion au vers :

Soudain. joyeux, il dit : Grouchy ! - C'était Blucher

p 44 :
  • L'espoir changea de camp, le combat changea d'âme,

Allusion au vers :

L'espoir changea de camp, le combat changea d'âme,

p 44 :
  • – Allons ! Faites donner la garde !

Allusion au vers :

- Allons ! faites donner la garde, cria-t-il !

p 45 :
  • Et, triarii, principes aux caligae de cuir,
    Hastati dont Rome faisait des légionnaires,
    Vélites, sagitarii qui trainaient leut crinnière
    Portant des clipeus et jambières de métal,
    Tous ceux d'Alésia et ceux de Pharsale ...

Allusion aux vers :

Et Lanciers, Grenadiers aux guêtres de coutil,
Dragons que Rome eût pris pour des légionnaires,
Cuirassiers, Canonniers qui traînaient des tonnerres,
Portant le noir colback ou le casque poli,
Tous, ceux de Friedland et ceux de Rivoli,

Le poême de Victor Hugo décrit la défaite de Napoléon à Waterloo. Ici on assiste à une défaite de César et les caractéristiques des armées napoléoniennes ont donc été transposées en caractéristiques des armées romaines de César.

Les différentes catégories de soldats de l'armée Napoléonienne, ont été remplacées par des catégories de soldats de l'armée romaine :

  • « lancier » (soldat d'un corps de cavalerie portant la lance) -> « triario »
  • « grenadier » (soldat de certains corps d'élite) -> « principe »
  • « dragon » (soldat d'un corps de cavalerie créé au XVIe pour combattre à pied ou à cheval) -> « hastato »
  • « cuirassier » (soldat de cavalerie lourde porteur d'une cuirasse) -> « vélite »
  • « cannonier » (soldat spécialisé dans le service des canons) -> « sagitario ».

Les équipements ont été eux aussi transposés :

  • « guêtres de coutil » (bande en tissu d'armure couvrant le bas de la jambe et le dessus de la chaussure) -> « caligae de cuir » (sandales montantes avec des lannières en cuir)
  • « colback boir » (ancienne coiffure militaire en bonnet de fourrure) -> « clipeus ».

Quelques transpositions sont là pour la rime : le « casque poli » rimant avec « Rivoli » est devenu « Jambière de métal » pour pouvoir rimer avec « Pharsale ».

Enfin, deux des victoires napoléoniennes sont devenues des victoires de César :

  • « Friedland » (14 juin 1807, victoire de Napoléon 1er en Prusse-Orientale sur les Russes) -> « Alésia » (52 av. J.-C., victoire sur Vercingétorix)
  • « Rivoli » (14 janvier 1797, victoire de Bonaparte sur les Autrichiens en Vénétie) -> « Pharsale » (48 av. J.-C., victoire sur Pompée).

p 45 :
  • Comprenant qu'ils allaient drôlement déguster,
    Leur bouche, d'un seul cri, dit :
  • – C'est pas un peu fini ? Arretez !!!

Allusion aux vers :

Comprenant qu'ils allaient mourir dans cette fête,
Saluèrent leur dieu, debout dans la tempête.
Leur bouche, d'un seul cri, dit : vive l'empereur !

La situation tragique et héroique des soldats de Napoléon est transposée sous un jour plus comique et moins glorieux.

p 45 :
  • La déroute apparut au légionnaire qui s'émeut,
    Et, se tordant les bras, cria :
  • – Sauve qui peut ! Sauve qui peut !

Allusion aux vers :

La Déroute apparut au soldat qui s'émeut,
Et, se tordant les bras, cria : Sauve qui peut!

Le « soldat » de Napoléon est devenu un « légionnaire », le soldat Romain.

p 45 :
  • – Nous avons vaincu ! C'est le sauve qui sait général !

Jeu de mots entre le « sauve-qui-peut » = fuite désordonnée, débandade générale due à la panique et le fait que les Belges utilisent le verbe « savoir » à la place de « pouvoir ».

p 46 :
  • – des moules... Je me demande si ça n'irait pas bien avec des pommes frites.

Allusion aux « moules frites » (moules avec des frites), plat culinaire belge.

p 47 :

Le tableau est directement inspiré du tableau repas de noces paysannes de Pieter Bruegel.

p 48 :
  • – C'était bien la petite fête belge ?
  • – Formidable ! Tu aurais vu le tableau !...

Jeu de mots entre « tableau » = ce qui s'offre à la vue et provoque une certaine impression et « tableau » = toile peinte, allusion à celui de Pieter Bruegel évoqué dans la page précédente.

Dernière mise à jour : 20 décembre 2002.
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